Mathématiques et Polygones
Les Mathématiques ont toujours eu pour moi un caractère presque sacré. Comme des révélations. La seule autre "révélation" qui a eu autant d'importance pour moi est l'apprentissage de la lecture. Tout ce qui jusqu'alors n'avait pas de sens se retrouve projeté en pleine lumière. On sait soudain déchiffrer et comprendre ce qui n'était jusque-là que gribouillis sans valeur.
Toute petite, je jouais avec des polygones en plastique. il fallait les faire rentrer dans une boîte avec des trous. Il fallait donc vérifier que le nombre de côtés était bien le même, sinon ça ne passait pas. Et on m'a appris - insigne cadeau ! - à les nommer. Celui qui nomme une chose, indirectement en devient maître.
Et moi, du haut de mes quatre ou cinq ans, je savais faire la différence entre l'hexagone, le décagone, l'octogone et tous les autres.
Et je conservais avec une joie chaleureuse ce savoir immense. Mais si, heptagone, ça veut dire sept côtés, même que quand tu l'écris en toutes lettres, le mot "sept" tu vois encore le "p" muet de l'hepta. Et puis octo, a veut dire huit, ce qui m'a toujours semblé évident sans que je sache pourquoi. Et puis "penta" ça veut dire cinq. N'est-ce pas extraordinaire ?
Tous ces sons étrangers transformaient ces banales figures en éléments magiques et fantasmés. "Gones" signifie côté. Seule, je n'aurai jamais pu l'imaginer, mais on me l'avais dit, et je le croyais.
Et puis, vous savez, les polygones ça ne commence qu'à partir de cinq. Avant, il y a les exclus de la famille. Ceux qui à strictement parler sont des polygones au même titre que les autres, mais qui ne le portent pas dans leurs prénoms.
Le Triangle et le Carré.
Ça m'a toujours étonnée, ça. Pour tous les autres, c'est les côtés qui comptent, mais pour le triangle, on compte les angles. Statut à part, mal fixé dans mon imaginaire.
Et puis le carré, alors là. il me faudra des années pour apprendre que "carré" vient de quadratum, qui a aussi bien donné "carré" que "quatre" ou que "équerre". Parenté pour une fois plus marquée en anglais, ou "square" signifie toujours à la fois carré et équerre.
Et puis les polygones, c'est fascinant. Si vous les croisez au lieu de rejoindre bêtement chaque point au point le plus proche, ça fait des étoiles !
Même qu'on peut les tracer en un seul geste, sans lever le crayon, dans le cas de polygones impairs, ce dont je vous ai déjà parlé ici. Peut-être une explication à mon amour des impairs ?
Quoiqu'il en soit les mathématiques avaient commencé à étendre leur emprise sur moi, et elles n'avaient pas l'intention de lâcher prise...
Toute petite, je jouais avec des polygones en plastique. il fallait les faire rentrer dans une boîte avec des trous. Il fallait donc vérifier que le nombre de côtés était bien le même, sinon ça ne passait pas. Et on m'a appris - insigne cadeau ! - à les nommer. Celui qui nomme une chose, indirectement en devient maître.
Et moi, du haut de mes quatre ou cinq ans, je savais faire la différence entre l'hexagone, le décagone, l'octogone et tous les autres.
Et je conservais avec une joie chaleureuse ce savoir immense. Mais si, heptagone, ça veut dire sept côtés, même que quand tu l'écris en toutes lettres, le mot "sept" tu vois encore le "p" muet de l'hepta. Et puis octo, a veut dire huit, ce qui m'a toujours semblé évident sans que je sache pourquoi. Et puis "penta" ça veut dire cinq. N'est-ce pas extraordinaire ?
Tous ces sons étrangers transformaient ces banales figures en éléments magiques et fantasmés. "Gones" signifie côté. Seule, je n'aurai jamais pu l'imaginer, mais on me l'avais dit, et je le croyais.
Et puis, vous savez, les polygones ça ne commence qu'à partir de cinq. Avant, il y a les exclus de la famille. Ceux qui à strictement parler sont des polygones au même titre que les autres, mais qui ne le portent pas dans leurs prénoms.
Le Triangle et le Carré.
Ça m'a toujours étonnée, ça. Pour tous les autres, c'est les côtés qui comptent, mais pour le triangle, on compte les angles. Statut à part, mal fixé dans mon imaginaire.
Et puis le carré, alors là. il me faudra des années pour apprendre que "carré" vient de quadratum, qui a aussi bien donné "carré" que "quatre" ou que "équerre". Parenté pour une fois plus marquée en anglais, ou "square" signifie toujours à la fois carré et équerre.
Et puis les polygones, c'est fascinant. Si vous les croisez au lieu de rejoindre bêtement chaque point au point le plus proche, ça fait des étoiles !
Même qu'on peut les tracer en un seul geste, sans lever le crayon, dans le cas de polygones impairs, ce dont je vous ai déjà parlé ici. Peut-être une explication à mon amour des impairs ?
Quoiqu'il en soit les mathématiques avaient commencé à étendre leur emprise sur moi, et elles n'avaient pas l'intention de lâcher prise...