Histoire de fleurs

Publié le par Harmonie

  Histoires de fleurs

J’ai écouté chanter les blanches pâquerettes,
Petites sœurs sauvages des grandes marguerites,
Je les ai écoutées chanter leur historiette
Sans y croire tout à fait : elles sont trop romantiques.
 
C’était le chant d’amour d’un lilas pour une rose,
Consumé de passion, allumé à la flamme
De cette jeune fleur, belle et à peine éclose ;
Innocente encore, elle lui ravit son âme.
 
Mais les orchidées disent qu’aveugle est l’amour
Tous la courtisaient : tulipes, cytises et bleuets
Mais celui qu’elle choisit d’aimer pour toujours
Fut un souci, lui ayant confié sa pensée
 
On fêta leur mariage à la fin de l’été
Y ont assisté capucines et primevères,
Violettes, boutons d’or et glaïeuls endimanchés,
Digitales ainsi que toute les fleurs de la serre.
 
Leurs pistils s’unirent quand revint le printemps
La rose était heureuse et le souci aussi,
Mais le lilas se fana, pauvre lilas blanc,
Il est mort d’un amour gardé toute sa vie.
 
Pleurent les chrysanthèmes à l’ombre des cyprès,
Pleurent toutes les fleurs du luxuriant jardin,
Mais le pied de lilas ne repartit jamais,
Privé de l’envie de vivre le lendemain
 
Les coquelicots, pivoines et rouge dahlias
Forment un bouquet écarlate en hommage posthume
De la couleur de l’amour qu’avait le lilas
Non payé de retour sans qu’il en garde rancune.
 
Les jaunes jonquilles ont remplacé le lilas,
Fleurissent les jacinthes autour de leur massif,
Leurs racines se mêlent à celles pourries déjà,
De ce triste lilas mort au pied des grands ifs.
 
Cette histoire malheureuse devint un joli conte
Que la rose a chanté à tous ses descendants
Aujourd’hui seules les pâquerettes le racontent :
La vie du lilas, son amour désespérant
 
Les fleurs vivent et se fanent tout le long de l’année ;
Des perces-neige à la froide saison qu’est l’hiver,
Au blanches clochettes des brins de muguet de mai,
Toute fleur tel un papillon est éphémère.
 
Même les magnolias et les bleus myosotis
Ne marquent pas le cours inexorable du temps ;
Même les pétales dorés des royaux lys
Se fanent jour après jour, instants après instant.
 
Mais ce triste lilas qui pourra l’oublier ?
En regardant les roses, son souvenir revient.
Les fleurs se souviennent pourtant les ans ont passé ;
Mais le cycle de la vie est un cercle sans fin.
 

le 25 et 26 mai 2003

C'est un autre poème de quand j'étais petite...
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G
Charmant, frais et rafraichissant !<br /> <br /> Merci à toi pour la beauté et la justesse de tes écrits. Quand l'innocence d'une petite fille aimant les fleurs rencontre la sagesse...
Répondre
H
<br /> <br /> Merci...<br /> <br /> <br /> <br />
A
Charmant, ton poème !<br /> Bizz
Répondre
H
<br /> <br /> Merci.<br /> <br /> <br /> <br />