Baudelaire, les Ténèbres

Publié le par Harmonie

Les Ténèbres

Dans les caveaux d'insondable tristesse
Où le Destin m'a déjà relégué ;
Où jamais n'entre un rayon rose et gai ;
Où, seul avec la Nuit, maussade hôtesse,

Je suis comme un peintre qu'un Dieu moqueur
Condamne à peindre, hélas ! sur les ténèbres ;
Où, cuisinier aux appétits funèbres,
Je fais bouillir et je mange mon coeur,

Par instants brille, et s'allonge, et s'étale
Un spectre fait de grâce et de splendeur.
A sa rêveuse allure orientale,

Quand il atteint sa totale grandeur,
Je reconnais ma belle visiteuse :
C'est Elle ! noire et pourtant lumineuse.


Charles Baudelaire
Les Fleurs du Mal

Publié dans Poésies que j'aime...

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M
bbbrr!faut pas que j'en lise trop à la suite, cet homme a l'art de pointer les replis sombres de notre coeur, de notre peau, de notre âme ... et de notre finitudeavec des mots étincelants, pleins de chair, justesalors, oui, à petite dose!merci   ;)
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